Comment ranger une garde-robe pour homme et pour toujours ?

Aujourd’hui je vais vous donner plus que des conseils de stylisme qui vont vous réconcilier avec votre armoire, vos looks, votre image, la planète, votre banquier…

Après avoir visité les plus belles manufactures, ateliers de tailleurs, bottiers, chemisiers, cravatiers, maroquiniers, aux quatre coins de l’Italie, Paris, Londres… j’ai découvert la mode et l’élégance masculine sous toutes ses coutures…

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Atelier Kiton à Naples.

Depuis un an environ j’ai travaillé sur la conception de ma propre marque de vêtements pour homme : Butticé. Le projet s’est concrétisé en juin 2020 (à la sortie du premier déconfinement). Butticé c’est une marque de vêtements pour hommes, pensée à Paris et fabriquée à Naples, qui redonne de la valeur au temps. De petites quantités de produits faits à la main minutieusement : ce qu’il faut et comme il faut pour ne pas polluer votre garde-robe. Moins de vêtements et plus de style en somme !

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Votre humble serviteur (en charentaises La Halle aux Chaussures : oui) : Stéphane Butticé .

J’ai très vite aimé composer des tenues et des looks pour des amis en allant chez eux, ou au travers du Magazine gentlemanchemistry.com , pour leur prouver que tout était déjà présent, déjà acheté, déjà dans leurs dressings, plié ou suspendu ! Et que ça ne servait pas à grand chose de continuer à acheter pour encombrer encore plus leurs étagères et finalement, ne jamais réussir à résoudre cette équation à plusieurs inconnues : comment se fait-il que plus j’achète, moins j’ai de choses à me mettre ? C’est vrai ça ! Et franchement, ce constat on l’a tous fait un jour (moi le premier !) !

Je me suis donc fixé pour mission de vous aider à y voir plus clair. Parce que pour tout un tas de raisons il est temps d’arrêter cette surconsommation de vêtements. Attention ! On s’habillera toujours, je suis d’ailleurs là pour cela !

Habillons-nous de façon raisonnée, raisonnable et avec style ! Portons d’abord nos propres vêtements, investissons dans des pièces qui dureront longtemps, de belle qualité, dont on prendra soin parce qu’on en connaîtra la valeur, et qui seront encore plus belles quand elles vieilliront avec vous et qui feront partie de vous sans jamais avoir l’air d’être déguisé !

Tournons-nous aussi vers le vintage, vestiaire de famille (grands-parents, parents) : cette veste, ce manteau… un petit tour chez le retoucheur et l’affaire est dans le sac !

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Loden (Sälko) récupéré dans la maison de campagne de mon grand-père (sur une vingtaine le seul à ma taille).

J’aimerais aussi qu’on retrouve le plaisir d’ouvrir son placard et d’être excité à l’idée de se composer un super look. Un look dans lequel vous allez vous sentir beau, bien, vous ! Et pas ce look que vous avez vu sur instagram sur quelqu’un d’autre qui n’est pas vous et qui souvent est plus mince, plus jeune, plus riche… Plus filtré aussi !

J’aimerais enfin que vous économisiez tous ces petits achats futiles, compulsifs, qui ne servent à rien, effectués entre midi et deux au pied du bureau ou le soir bien calé dans son lit, ordinateur sur les genoux et cb dans la main. Je vous vois !

Mettez cet argent de côté dans votre tête ! Chaque fois que vous voyez une pièce pas chère, jolie, que vous n’avez pas dans cette couleur…on connaît les arguments ! Empêchez-vous d’acheter et notez cette somme virtuelle sur un petit papier dans votre téléphone ou, pourquoi pas, les verser sur un compte à part. Et offrez-vous « une vraie belle pièce » de temps en temps avec cet argent, certes un peu plus cher ! Mais que vous serez sûrs de porter souvent parce que vous l’avez repérée, réfléchie et économisée… Vous avez retrouvé le plaisir de vous l’offrir enfin !

N’oubliez pas aussi de vous poser toujours ces 3 questions cruciales avant chaque achat :

  • avec quoi je le porte ?
  • à quelle occasion ?
  • ne l’ai-je pas déjà ou similaire ?

Vous devriez aussi poser pas mal de trucs ou abandonner pas mal de paniers d’e-shops ! Ce qui n’est pas mal ma spécialité ! Je remplie pas mal de paniers d’e-shop et je n’achète jamais rien ! Et finalement, c’est comme si je les avais achetés dans ma tête ! Ah oui, j’oubliais ! La nuit, tous les chats sont gris, même les gueules d’anges et les mannequins ! Alors un petit conseil, ne jamais valider un panier avant de se coucher ! On dort dessus, on voit le lendemain si on en a encore envie et souvent, je vais vous dire un truc, on ne s’en souviens même plu ! Économie !

Bien dans tout cela, avant cette prise de conscience, cette volonté d’en finir avec tout cet argent mal employé. Armez-vous de courage ! On va retourner votre dressing et je vais vous apprendre à le faire !

Pourquoi votre placard crie-t-il famine alors qu’il est plein à craquer ?

Pourquoi, plus vous achetez de vêtements, moins vous avez de choses à vous mettre ? Pourquoi, chaque matin, vous manque-t-il pile poil ce pull bleu marine qui aurait fait la différence ? Pourtant, vous en avez dix autres ! Mais non, c’était ce bleu marine qu’il vous fallait et pas les dix autres ! Je connais si bien ce constat, tellement agaçant, qui peut conditionner le mood de toute une journée ! Qui peut même faire foirer une soirée ! Bon, ok, on ne sort plus du tout, mais rassurez-vous ! Ça arrivera bien un jour !

Bref, je connais si bien ce problème du placard qui déborde de rien du tout  – ou de tout et de rien d’ailleurs, ça marche dans les deux sens – qu’un beau matin, je me suis dit qu’il fallait que je fasse un peu de psychologie de placard. Que je me mette en face de lui et que j’essaye de comprendre ce qui n’allait pas entre nous. Pourquoi en étions-nous arrivés à ce degré de frustration et de lassitude ? Et figurez-vous que j’ai très vite trouvé la source de notre incompréhension mutuelle : il était trop plein c’est tout ! Plein « de merdouilles » qui me rappelaient que je n’avais plus le corps de mes vingt ans, plein de vêtements dépareillés que je n’arrivais plus à associer, aussi plein de tout ça qu’aussi vide de sens et de praticité. Il était temps de trier de décider de balancer, de désencombrer, de faire place nette, de l’aérer pour faire de lui un petit havre de paix bienveillant et fonctionnel pour que chaque jour je retrouve le goût de m’habiller sans rouspéter !

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Les bons vieux basiques intemporels : un blazer bleu (Maison Pen), un pantalon bleu (Byblos), une chemise bleue ciel et cravate imprimée (Butticé) un paire de mocassins noirs (Bass & Co.) et vous ne serez jamais hors contexte. Oui mais faites un effort en investissant dans du très beau : quand la qualité reste le prix s’oublie.

C’est parti ! Je vais partager avec vous ma méthode !

On va commencer par affronter cette avalanche de chiffons qui va vous tomber dessus.

S’installer confortablement

1ère étape, on se sert un Negroni, un verre de rouge, une tasse de café, de ce qui vous fait plaisir pour vous mettre à l’aise! Vous allez essayer tous vos vêtements et pour être sûr que vous vous sentez beau dedans, il ne faut pas avoir une tête de déterré (disons que ça biaise le résultat).

Prenez aussi de quoi faire la poussière, car le projet c’est de vider intégralement son placard. Et vous allez en bouger de la poussière !

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Vous l’aurez deviné, mon cocktail préféré : le « Negroni » du Harry’s Bar.

Face à votre pile de vêtements l’armoire vidée

Vous êtes enfin face à votre penderie complètement vide et en principe selon son contenu une colline, une montagne, un Éverest de vêtements vous attend (la plupart du temps sur votre lit). Ça peut sembler impressionnant mais ça va aller !

Les essayages de chaque pièce

Vous allez tout essayer ! Tout, pas de flemme ! On se met face au miroir et on reste objectif ! Les questions à se poser sont simples et sans détours ! On ne réfléchit pas mille ans :

  • ça me va ?
  • ça me plaît ?
  • je le porte souvent ? Combien de fois sur une année ?
  • ça ne me va plus mais ça m’ira un jour ?
  • je ne le porte plus mais j’y tiens ?

Je garde 

  • je ne suis pas prêt de m’en séparer !

On met de côté

  • c’est troué, tâché, démodé, plus à ma taille !

Je m’en sépare

Les trois tas : Je garde, on met de côté, je m’en sépare

Vous voici enfin avec ces trois tas : Je garde, je mets de côté, je m’en sépare

Surtout ne jamais jeter !

  • On donne : amis, entourage, associations à condition que ça soit nickel et portable
  • Le recyclage : vêtements irrécupérables, containers, etc…
  • L’upcycling : comment faire du neuf avec du vieux… Resserrer un jean, rajouter des boutons dorés à cette veste, …
  • Revente en ligne : Vinted, Le Bon Coin, Vulpilist, Dépôt Vente…

Vous y voyez déjà plus clair ! Il est temps de ranger ce que vous avez décidé de garder.

Idéalement on range par saison car il n’y a rien de plus embêtant que de voir ce costume en lin que vous rêveriez de porter pour les apéros en terrasse au soleil l’été au mois de décembre. Rangez tout ce qui n’est pas de saison au dessus de l’armoire ou en dessous du lit, là où ce n’est pas accessible.

Le vêtement que l’on plie

Devant vous, des piles de chemises, de pulls, de jeans : ce qui se plie.

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Les vêtements que l’on suspend

On suspend : les manteaux, les blousons, les vestes, les costumes.

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Uniformisation des cintres

Cintres en tissu plats

Dans un monde parfait les cintres seraient tous les mêmes : j’ai opté pour des cintres en tissus Leroy Merlin pour les chemises et petites vestes de sport en nylon, Barbour International d’été, etc….

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Cintres en bois bombés

Cintres en bois bombés pour les vestes (l’idéal serait, si vous en avez la place, ceux qui épousent les épaules de vos vestes pour ne pas les déformer – mais plus épais : j’avais essayé mais impossible d’en mettre un dans chaque veste et chaque costume) – ça évite également les enchevêtrements sur des cintres de formes irrégulières.

Le top : avoir un dressing sur mesure (comme ces influenceurs qui ont des propriétés en Bourgogne) et des cintres en cèdre Toscanini (ndlr).

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Un cintre pour chaque pièce vs une tenue par cintre

Ne composez pas vos tenues sur un même cintre. Au contraire, dépareillez le tout ! Il faut que visuellement, vous puissiez tirer des traits devant les vêtements devant vous. Cette veste avec ce pantalon à pinces et cette chemise iraient bien ensemble, je n’y avais pas pensé. Les chaussures aussi doivent être triées aussi selon la même logique. Bien visibles, qu’elles soient en boîtes ou qu’elles soient sorties. À ce moment-là, vous devriez avoir un placard clair, net et lisible. Une garde-robe accueillante qui ne demande qu’à être mixed-and-matched.

Il ne vous reste plus qu’à identifier ce qu’il lui manque pour frôler la perfection. Prenez un petit papier et un stylo : notez chaque matin ce qu’il vous manque cruellement. Mais ne vous précipitez pas pour encore acheter. Si certaines pièces reviennent c’est qu’il vous les faut absolument.Les pièces vestimentaires basiques indispensables pour homme

Quelque soit la tendance du moment, il existe des basiques qui sont à la mode depuis des décennies et qui le resteront pour les siècles des siècles :

  • Alain Delon et son trench dans le Samouraï

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  • Miles Davis et et sa OBCD shirt (Oxfor Cloth Button Down Shirt = Chemise à col boutonné)

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  • Cary Grant et ses pantalons taille haute à peinces

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  • John F. Kennedy et son blouson flight jacket

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  • Le Prince Charles et son costume croisé en prince-de-galles

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  • Humphrey Bogart et son chapeau en feutre de castor dans Casablanca

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  • Steve Mc Queen et son blouson G9 Baracuta

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  • Serge Gainsbourg et sa veste à rayures tennis

 

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  • Pablo Picasso et sa marinière

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  • Ralph Lauren et sa chemise en denim western à boutons pressions

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Tout ça est encore d’actualité !

Posséder une garde-robe de basiques, c’est comme avoir les bons ingrédients dans son frigo pour préparer de bons petits plats en toutes circonstances. Un paquet de pâtes, de l’huile d’olive, du basilic, des tomates… C’est l’équivalent d’un jean bien coupé (SuperStitch), d’une belle chemise napolitaine (Butticé), d’une jolie veste (Sartoria Ripense) et un beau pull en cashmere 6 fils (ou plus)…

Investir dans de beaux basiques, y mettre le prix, en prendre soin, c’est le pari gagné d’avance d’avoir une garde-robe facile à vivre que l’on viendra pimenter au gré des modes et des saisons. C’est redonner aussi du sens à ses achats, redonner de la valeur au temps, arrêter de se polluer les idées avec la tendance qui change d’avis comme de chaussettes… Et dont les injonctions contradictoires ne peuvent être suivies que par une poignée de professionnels de la mode pointus et avec les moyens.

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Une veste en tweed (Sartoria Ripense), une chemise (Butticé), un jean blanc (SuperStitch) et une ceinture western (Silver Ostrich), des mocassins en suède (Fairmount) et des chaussettes blanches (Mes Chaussettes Rouges). En plus le béret basque (Laulhère) et les lunettes de soleil (Ateliers Baudin).

Dans quoi investir pour être sûr de ne pas se tromper ?

La liste est assez simple et chacun y trouvera son compte. Que ce soit sa morphologie, son âge et son train de vie. Car, que l’on habite à la campagne ou en ville, avoir un joli blazer bleu marine à dégainer dès qu’une occasion se présente, ça reste super utile me diriez-vous ?

Quelles questions se poser quand on achète de nouveaux vêtements ?

  • Vont-elles se marier avec ce que je possède déjà dans ma garde-robe ?
  • Vont-elles se démoder ?
  • Vais-je m’en lasser ?
  • Pourrais-je les mettre dans 10 ans ?

Si je peux répondre de façon positive à chacune de ces questions, je sais que je rentabiliserai très vite mon achat car :

  • il durera dans le temps
  • il me procurera du plaisir personnel en le portant

Je me suis appliqué cette méthode de consommation depuis maintenant 2009. Oui, je pourrais retracer pièce par pièce tout ce qui compose mon dressing actuellement.

Qu’il y a-t-il dans ma garde-robe ?

Les t-shirt :

Cols ronds, à poches, en 100% coton, de chez American Apparel et d’ailleurs, Hanes, Fruits of the Loom etc… Dans les tons unis : bleus, gris, blancs… Ils vous seront utiles à porter l’hiver sous vos pulls et l’été rentrés dans un jean taille haute avec une veste par exemple façon Giorgio Armani 80’s.

Les jeans :

Le pantalon le plus facile à assortir. Tout le monde devrait posséder un jean en 100% coton. Un jean basique, sans trous ni délavages chelous, coupe droite et taille haute avec une longueur embrassant le talon de votre chaussure. Personnellement, je possède des jeans taille haute façon Levi’s 501 que j’ai encore aujourd’hui et que je porte avec grand plaisir de feu American Apparel quand ils avaient plus de 5 boutiques à Paris (j’y ai travaillé une petite année avant de créer gentlemanchemistry.com . Oui, le job alimentaire à la sortie de mes études !). Un Levi’s Big E Japan acheté chez AW Cooper et mon petit dernier un jean blanc SuperStitch dont je suis très content.

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Levi’s Big E trouvé chez notre ami Max Geminiani de la boutique AW Cooper.

Les Pantalons :

Des chinos en coton bleus et écrus pour les pantalons achetés chez Gant. Puis les pantalons gris en toile de laine ou flanelle

Les Chaussures :

J’ai commencé par acheter ma première belle paire de souliers à lacets marrons clair de chez Alexis Lafont de Caulaincourt Paris (que j’ai par la suite revendues, car les goûts évoluent et que je ne porte quasiment plus que des mocassins anglais ou américains dans les tons marrons foncés ou noirs). Très vite, je me suis rué sur des desert boots et mocassins chez Salvatore Ferragamo, des derby’s de chez Fratelli Rossetti et Bally pour enfin m’arrêter sur des souliers britanniques et américains comme :

  • Crockett & Jones
  • Church’s
  • Alden
  • Sanders
  • Bass & Co
  • Plus récemment, j’ai craqué pour une paire de boots Barbanera et cette paire de chaussures à boucles dans la même peau en veau velours chocolat que je porte très volontiers (avec les ceintures Silver Ostrich de la même couleur de suède chocolat).

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Les Chemises :

Toujours de la Maison Breuer, des chemises à col boutonné en coton à différents motifs : rayures, vichy, unies… Venaient compléter mon petit stock de chemises accumulé précédemment par des emplettes chez Polo Ralph Lauren… Vous voyez où je veux en venir ? J’avais déjà une base solide pour pouvoir me permettre une rotation sur la semaine en portant une chemise différente par jour. Investissez dans une belle chemise blanche et bleu ciel unie (en coton et lin Butticé, par exemple) à porter aussi bien en été qu’en hiver, qui ne se démodera jamais sans détails bizarres.

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Les pulls :

Mes premiers beaux pulls à cols ronds et cols v étaient des pulls en cashmere et en laine merinos de chez Breuer et Ralph Lauren dans les tons bleus, marrons, écrus et blancs. Puis ont suivi les cols roulés bleu en lambswool de chez Al Bazar et en cashmere bleu, gris foncé et moyen, bordeaux de chez Uniqlo ainsi que les cardigans de la même enseigne, le gros col châle William Lockie de la boutique Comptoir des Chemises (comme celui que portait Steve Mc Queen) et le col rond framboise en shetland shaggy dog Jamieson’s (de chez Beige Habilleur).

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Les Vestes :

En ce qui concerne les vestes ? J’avais des très belles vestes non doublées en tweed à motifs pied de poule et à chevrons beiges Breuer mais aussi des vestes en tweed à motifs prince de galles de chez Ralph Lauren ou bien des slack jackets de J-Keydge pour Club Argentina. Puis le blazer bleu que vous pourrez porter avec un pull en cashmere et des baskets ou avec ce pantalon en flanelle gris et ce mocassin noir. Le soir avec une belle chemise blanche qui lui donnera tout de suite un côté chic, habillé et intemporel. Un look pour tous les jours !

Stéphane Butticé en veste en tweed et pantalon blanc Sartoria Ripense et boots Sanders par Beige Habilleur.
Veste sur-mesure Sartoria Ripense.

Les costumes :

Bleu uni et gris uni en 100% laine dans une belle toile de laine ou super 130’s selon les goûts dans un poids entre 260gr et 310gr de façon à pouvoir le porter d’été comme d’hiver. Puis vous pourrez vous amuser à descendre sur du 230gr pour l’été et du 420gr pour l’hiver quand vous aurez votre socle solide de costumes basiques. Puis le costume à rayure craie bleu et gris.

Stéphane Butticé en costume croisé en flanelle à rayures tennis l'Officine Paris, mocassins Wejuns Bass & Co et ceinture western AW Cooper

Les Blousons :

Du Breuer en flanelle déperlante storm system by Loro Piana et ce très beau blouson en daim Ralph Lauren.

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Blouson en daim Polo Ralph Lauren.

Les Imperméables :

Faute d’avoir trouvé un imperméable à ma taille chez mon grand-père, j’ai fait un petit tour aux Puces de Saint-Ouen pour me procurer cet imperméable Burberry’s.

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Imperméable Burberry’s.

Les Pardessus :

Vous pouvez être habillé comme un sac mais si vous portez un beau manteau vous aurez quand même de l’allure ! Il est important de bien prendre soin de choisir le beau manteau ! Toujours chez mon grand-père, après avoir vidé un placard d’une dizaine de Loden et vestes de chasse (où j’ai également trouvé un vieux permis de chasse appartenant à mon grand-père), j’ai trouvé le graal : ce Loden de la marque autrichienne Sälko dans ma taille ! Plus tard, au Salon du Vintage du carreau du Temple à Paris, ce manteau à motif chevron avec manches raglan, ample et long (en dessous du genou comme j’aime porter un manteau de Monsieur) et s’ensuit ce manteau ceinturé en poil de chameau Holland & Sherry de chez Tagliatore (en commande spéciale fait par mon ami Pino Lerario pour moi) et cette trouvaille dans une boutique de vintage à Naples où je me suis offert ce magnifique manteau ceinturé à chevrons au look résolument 80’s

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Pardessus manches raglan vintage.

Le Barbour :

Selon moi, il ne devrait jamais manquer un Barbour Beaufort (classique long avec poches zippées dans le dos pour les prises de chasse ou fusils), Bedale (une sorte de blouson avec bordcote sur les manches), Liddesdale (la veste d’équitation qui peut vite faire BCBG cul-cul-la-praline si on ne la maîtrise pas) ou l’international (j’en possède une d’été façon K-way très belle) dans la garde-robe d’un homme ! Pour plusieurs raisons :

  • le vêtement est très pratique entre deux saisons.
  • En ville comme à la campagne
  • À porter avec un costume, avec un col roulé, en jean
  • Pièce élégante sans être trop habillée
  • Solide et fiable, un investissement pour la vie. Les propriétaires de Barbour préfèrent faire réparer les leurs plutôt que d’en acheter de nouveaux.
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Barbour Bedale.

Les Accessoires :

  • Cravates :

    J’ai eu entre mes mains (et nouées autour de mon cou) les plus belles cravates d’Italie : tout a commencé avec mon mon ex-compagne qui m’offrait cette très belle cravate bleue nuit en tricot de la Maison Breuer dont je dispose toujours (que vous pouvez glisser dans une chaussure enroulée façon limace dans votre trolley lorsque vous voyagez). Avec celle-ci, pas d’excuses, pas de faute de goût ! Elle marche pour toutes les occasions : du petit déjeuner, à ce déjeuner d’affaire, au cocktail le soir et pourquoi pas ce mariage au mois de Juillet à Rome… Elle mesure 159 cm environ (une bonne longueur le standard étant pour noeud simple et les deux pans à la même longueur s’arrêtant au niveau de la ceinture de 150 cm pour une taille comme la mienne de 1,84 m) et de 7 cm de largeur (qui, pour une tricot, est une cravate de bonhomme car, habituellement, les largeurs plus communes sont de 6 cm : les détails changent le tout). Ensuite arrivaient les cravates ultra raffinées de chez Petronius à Milan, la légèreté des âmes de cravate du sud de chez Calabrese et Francesco Marino et puis ensuite les cravates sartoriales Butticé (qui selon moi embrassent la perfection pour plusieurs raisons : tant sur la tenue du noeud, le tomber du tissu mais aussi pour les motifs imprimés et tissages jacquard hors du commun).

 

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Cravates sartoriales (Butticé).
  • Ceintures :

    Ma première belle ceinture, c’est cette ceinture tressée de 3cm de largeur, achetée au Bon Marché de mémoire pour 60€ (marque Amboise Paris pour Balthasar – section homme du Bon Marché). Le seul hic, la boucle dorée était rectangulaire. Pas de problème ! J’ai trouvé la solution : je suis allé chez Losco, à Paris, pour acheter une boucle dorée arrondie et la faire remplacer. Ensuite, je suis allé chez mon ami Max Geminiani de la boutique AW Cooper des puces de Saint-Ouen pour y acheter trois modèles de ceintures western assez atypiques : une ceinture western fine noire à boucle argentée qui donne un twist aux tenues les plus formelles (et même en costume), une ceinture western marron foncé avec boucle en forme de coquillage très belle et celle marron clair que je porte moins dernièrement (les cuirs marron foncés en souliers et ceintures, je les délaisse peu à peu… les goûts évoluent !). Puis s’ensuivent, ces dernières années, l’achat de deux ceintures western de la marque de notre ami Pietro Gialdini avec Silve Ostrich, deux ceintures western en veau velours chocolat qui se marient avec quasiment la totalité des pièces de ma garde-robe.

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Ceinture Silver Ostrich.
  • Chapeaux et casquettes :

Mes premières casquettes je les avais achetés chez Borsalino à Venise une en pied de poule en tweed dans des tons automnaux clairs et l’autre en velours côtelé marron – puis suivront les casquettes gatsby de chez Bates (dont une perdue en coursant un bus – elles est tombée de ma poche… Car je les plie en deux, ce qui est assez pratique). Ensuite les feutres en poil de castor de la boutique les Canotiers du Marais (toujours Borsalino mais aussi Stetson). Puis ce sublime feutre sur mesure de chez Pauline Brosset. L’été dernier je me suis offert un Stetson western made in USA et pour cet hivers j’ai osé le béret basque Laulhère que je ne quitte plus !

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Fedora en feutre de castor sur mesure Pauline Brosset.
  • Echarpes :

J’adore nouer autour du cou en fonction de la teinte de mon blouson, manteau, imperméable, coupe vent… Une écharpe tubulaire en soie à motif imprimée (j’en ai perdu deux : une Breuer oubliée dans un taxi et l’autre cette Boivin sur-mesure qui a glissée de mon coup lors d’une virée en Vespa dans les rues de Paris) pour l’été, toujours très élégante portée croisé (un pan sur l’autre simplement) rentrée dans la chemise ou sortie. Puis les laines à motifs ethniques de chez Breuer en mi-saison. L’hiver avec mes pardessus je prends un grand plaisir à nouer ces deux écharpes dans les tons marrons et beige en cashemere de chez Calabrese ou avec ma peau lainée cette écharpe en laine à motif tartan écossais offerte par Antonio Rossi à Naples.

  • Gants : 

Ma première belle paire de gants était en cerf marron foncés de Maison Fabre ensuite s’alternait toute une série de gants de conduite pour l’été en pécari ou en maille et pour l’hiver cette paire jaune de chez nos amis de chez Omega Guanti à Naples mais aussi d’une paire Agnelle (qui étaient auparavant doublées en cachemire – j’ai enlevé la doublure qui foutait le camp).

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  • Lunettes : 

J’ai une très belle collection de lunettes de vue : Lozza vintage (ayant appartenues à mon père), Oliver Peoples, Persol

Mais aussi de solaires : Persol vintage (ayant appartenues à mon père), Ottica Spiezia, Lafont et les dernières Ateliers Baudin (sans doute mes préférées)…

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Lunettes de soleil en corne de buffle sur mesure Ateliers Baudin.
  • Parapluies :

Une seule maison à retenir : Francesco Maglia. Ce ne sont pas des parapluies mais des objets d’art qui vous protègent de la pluie quand vous vous souvenez de prendre votre parapluie.

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Parapluie Francesco Maglia sur-mesure pour Butticé.

En gros, voici la base de ma garde-robe de 2009 à 2020… Vous n’êtes pas obligés d’investir (oui car acheter de la qualité comme je vous le démontre c’est un investissement dans le temps) dans toutes ces pièces en même temps, une garde-robe se fait au fil du temps ! Et surtout, pensez à en prendre soin. Lavez quand c’est nécessaire : costumes, vestes, pantalons et pulls. Les sous-vêtements et chemises tous les jours. Ne portez pas plus d’un jour de suite le même costume, pantalon ou paire de souliers ! Il faut laisser reposer les vêtements afin de limiter leur usure et de les faire durer dans le temps. Les pulls, lavez-les vraiment si c’est nécessaire, lavez-les avec un programme laine ; du shampoing pour bébés fera l’affaire, séchez-les à plats dans une serviette de bain.

A vous de jouer : à vos sacs poubelles, piles de vêtements, partez ! Et vive leMix & Match !

Stéphane

Découvrez la Marque du Magazine Gentleman Chemistry :

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Auteur : Stéphane Butticé

Après avoir entrepris des études de photographie à Rome et de communication à Paris, Stéphane Butticé travaille dans différentes Maisons de mode mais aussi pour un éditeur d'étoffes de luxe écossais fournissant principalement les tailleurs pour hommes du monde entier. ​ Dans son quotidien il est imprégné de cette lenteur et calme apparent que l'on perçoit dans les ateliers de couture. Son oeil attentif pour les détails des beaux vêtements s'aiguise de façon inconsciente observant aussi l'élégance de ceux qui portent ces pièces de couture vieillissant noblement avec leur propriétaire. Il fonde en 2019 à Paris la marque de vêtements pour homme Butticé avec la volonté de proposer sa vision d'un style masculin qui reste élégant dans le temps, avec des capsules uniques de produits designés à Paris et réalisées lentement à la main à Naples de façon exclusivement artisanale dans de somptueuses matières premières. ​

4 réflexions sur « Comment ranger une garde-robe pour homme et pour toujours ? »

  1. excellent travail, un bémol toutefois: le croisé du Prince Charles, à jeter d’urgence. Cheers Stephane.

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  2. Article super utile! merci. Après avoir passé des heures à réflechir à ce « problème » je suis finalement passé à une solution qui me convient bien : 7 costumes d’hiver, 7 costumes d’été et 1 smoking (le tout avec 15 paires de chaussures) – ça me suffit (et je veille à ce que chaque pièce soit de haute qualité/durable). ça permet aussi le mix and match (veste croisée bleu marine poches plaquées fresco / pantalon gris …etc…).
    Continuez à publier c’est excellent !
    Cyril

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    1. Cher Cyril,

      Merci d’avoir pris le temps de partager votre expérience personnelle.

      En effet contrairement à ce que l’on pense… Concernant le vilain mot de la possession… 7 costumes pour l’hiver, 7 costumes pour l’été qu’on aura pris le soin d’acquérir sur plusieurs années ne représentent pas au final une grosse dépense par rapport à une quantité monstrueuse de produits industriels de mauvaise qualité présents dans les garde-robes de 8 hommes su 10.

      Bonne journée,

      Stéphane

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